Le Parc Phoenix de Nice
Ce Parc botanique (mais aussi animalier) de la Ville de Nice comprend sur 7 hectares une magnifique collection de 350 palmiers représentant 52 espèces, dont 21 espèces méditerranéennes en extérieur et 31 espèces tropicales sous la serre, laquelle est la plus grande d’Europe avec une hauteur de 25 mètres et une surface de 7000 m2
La serre centrale, dévolue aux palmiers, est maintenue à une hygrométrie de 80 % et une température minimale de 16 degrés.
Le Parc utilise des traitements biologiques pour lutter contre le charançon (Rynchophorus ferrugineus) et le papillon (Paysandisia archon). L’imprégnation du coeur du palmier est réalisée en alternance soit avec des nématodes (Steinemema carpocaapsae) ou soit avec des champignons entomopathogènes (Beauveria bassiana). Malheureusement plusieurs Phoenix canariensis, cible préférée des charançons, ont dû être abattus.
Le Parc, ouvert en 1990, a été construit sur un ancien marécage et se trouve juste en face de l’aéroport de Nice.

Nous avons choisi 3 palmiers tropicaux « coup de coeur » acclimatés dans la serre :

Le Bismarckia nobilis (c’est la seule espèce du genre Bismarckia) est endémique des haut plateaux secs de Madagascar. Il est facile à identifier grâce à ses immenses palmes d’une couleur bleutée.
Il est dédié au Prince Otto von Bismark, le premier Chancelier allemand, qui était aussi un botaniste.

Le Neodypsis decaryi est un palmier spectaculaire avec son stipe triangulaire et ses palmes, très érigées s’arquant aux extrémités, qui se développent selon 3 axes.
C’est le seul palmier connu ayant ce stipe triangulaire.

Le Howea forsteriana est un palmier originaire d’Australie (présence endémique sur l’ile de Lord Howe). Il est actuellement l’un des plus cultivé en pot pour ses qualités ornementales sous l’appellation de Kentia.
La culture en pot avec de nombreuses plantules ne permet cependant pas une croissance aussi spectaculaire que sur cette photo.
Et voici 3 autres palmiers du Parc Phoenix en extérieur qui méritent également d’être plantés chez tout amateur de palmiers souhaitant oeuvrer pour la biodiversité :

Le Syagrus romanzoffiana est un beau palmier d’aspect « tropical » qui est souvent proposé en pépinière sous le nom de Coco plumosa ou d’Arecastrum romanzoffiana.
C’est un palmier résistant bien à un gel modéré et de croissance rapide.

Le Butia capitata (ou odorata) est reconnaissable à ses palmes bleutées avec leurs extrémités très recourbées vers le bas. Il offre une bonne résistance au gel.
Nos anciens faisaient de délicieuses confitures avec ses fruits ressemblant à de petits abricots.

Le Livistona chinensis est originaire d’Asie. Il est reconnaissable à la couleur verte claire de ses palmes dont l’extrémité des folioles sont très retombantes. C’est un très beau palmier de taille moyenne, malheureusement trop peu présent sur la Côte d’Azur. Ses fruits forment de grandes grappes de couleur violette foncée à maturité.
Le jardin Caryota (83)
Le jardin a été créé dans les années 70, par le grand père de Jean-Christophe Jacon, son propriétaire, à partir d’une ancienne pépinière de palmiers. Il se trouve situé sur l’emplacement de l’ancien port romain de Fréjus. Le sol est sablonneux et la nappe phréatique affleure, ce qui procure des conditions très favorables au développement des arecaceae (la famille botanique des palmiers).Sur 5000 m2 coexistent plus de 200 palmiers (adultes pour la plupart) de 80 genres et espèces différentes, tous en pleine terre. La quasi -totalité des palmiers acclimatables sur la Côte d’Azur : les Brahea, Butia, Caryota, Chamaerops, Jubae, Livistona, Nannarrhops, Sabal, Syagrus, Trachycarpus et autres Washingtonia s’y développent parfaitement, donnant au jardin un aspect très tropical.
A l’entrée, se dresse un magnifique Caryota (d’où le nom de la propriété) de plus de 10 mètres. Il y a en particulier un remarquable alignement de 68 Brahéa, des Sabal, des Jubae, des Livistona, des Syagrus, etc…
Ce jardin privé a été classé “Jardin d’exception” et primé par la ville de Fréjus et le département du Var. Outre les palmiers, il abrite également une bambouseraie, une roseraie, une orangeraie (avec un superbe cédratier) et même une petite iriseraie ainsi que quelques plantes abritées dans une serre (papayers, frangipaniers, orchidées et palmiers tropicaux). Un espace est également dévolu aux cultures potagères (tomates, oignons, pommes de terre ratte qui s’accommodent bien de cette terre sablonneuse)
L’entretien du jardin est effectué sans aide extérieure, uniquement par le propriétaire. Cela nécessite entre autres, annuellement la coupe de plus de 2000 palmes ainsi que la capture manuelle de 40 papillons tueurs de palmiers (Paysandisia archon). La lutte contre les ravageurs se fait par aspersion phytosanitaire du cœur du palmier à l’aide d’un compresseur et d’une lance en fibre de carbone. Les nématodes ne sont pas utilisés à cause de la dispersion causée par les épisodes de mistral.
BORDIGHERA (Italie)
Cette palmeraie historique peuplée essentiellement de Phoenix dactilyfera et canariensis fournissait durant des siècles l’Europe entière en palmes fraiches pour les fêtes religieuses chrétiennes et juives.
Un botaniste Ludwig Winter développa sur place une pépinière et contribua grandement à la diffusion des palmiers en pots.
Monet et Renoir ont séjourné dans la palmeraie et en ont peint des œuvres connues.
La ligature des palmes permettait de récolter des palmes blanches qui était une exigence rituelle.
Cette palmeraie est aujourd’hui malheureusement décimée par la promotion immobilière et depuis plusieurs années également par le charançon.
De 20000 palmiers du temps de sa splendeur, il n’en reste plus qu’un millier.
Plus d’informations: “Les Palmes de la Passion” de Robert Castellana chez Rom Edition à Nice.
