Stratégies

Nos palmiers sont menacés par 2 ravageurs, le charançon (Rhynchophorus ferrugineus) et le papillon (Paysandisia archon). Afin de lutter efficacement contre ces ravageurs, il est important de comprendre leur biologie, leur mode d’action et les stratégies les plus adaptées pour les contrer. Ces stratégies, de traitements préventifs, sont communément désignées par Stratégie 1, Stratégie 2, Stratégie 3

Une fois le palmier infesté, la seule chance de sauver le palmier consistera à effectuer un assainissement complet du coeur du palmier pour éliminer les larves ainsi que toutes les parties végétales déjà atteintes. Cette opération est onéreuse et seule une intervention dès l’apparition des premiers signes d’infestations (léger affaissement des palmes centrales, encoches dans les palmes, bourgeon terminal désaxé, présence de cocons au sol) sera couronnée de succès.

Ixus960 FlickrConcernant le charançon, déclaré comme espèce nuisible, la lutte est en outre encadrée par un ensemble de textes législatifs, ces « Stratégies »  devant être pris en compte par tout propriétaire de palmiers. A ce jour, les Phoenix canariensis, palmiers très présents dans le pays vençois, sont principalement la cible des charançons.

Alain 2 FlickrLes Chamarops humilis et les Trachycarpus fortunei sont la cible préférée des papillons.

 

 

Le Beauveria bassiana :

Il s’agit d’un minuscule champignon entomopathogène dont 2 souches (Bb111 ett Bb203) viennent d’obtenir une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) en 2018 pour lutter contre le charançon. Des microgranules d’argile (Bb111) ou de brisures de riz (Bb203) servent de support aux champignons et permettent l’épandage, par projection de cette poudre de microgranules, avec une perche, directement dans le coeur du palmier à traiter. Le champignon infestera alors les larves par leurs voies naturelles et continuera à se développer dans leur organisme jusqu’à entrainer la mort des larves  en quelques semaines.

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A ce jour,  le protocole de traitement préventif n’est pas défini par le législateur contrairement aux 3 stratégies S1, S2 et S3.

Les fabricants suggèrent d’effectuer 4 épandages de Bb en période estivale, à compléter par 4 imprégnations de nématodes au printemps et à l’automne.  Soit un total de 8 interventions annuelles. L’utilisation est réservée aux professionnels agréés. La mise sur le marché étant récente, nous ne  disposons pas encore de résultats d’efficacité de ce traitement sur un nombre significatif de palmiers en condition réelle (hors laboratoire et plantation d’essai).

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Charançon mycorhisé par le Beauveria bassiana (filaments bancs)

Le piégeage :

Afin de mesurer le niveau d’infestation, il est possible d’utiliser des pièges à phéromones qui captureront les charançons (mâles et femelles).

Le piégeage n’est pas un moyen de lutte homologué autorisé en France mais il peut être utilisé avec profit comme moyen de contrôle pour évaluer le niveau d’infestation et son évolution dans le temps, ceci en complément des 3 stratégies homologuées (S1, S2 et S3) qui, elles, agissent  directement sur le palmier à protéger.

Tous les pièges (quel que soit le fabricant) utilisent la même phéromone d’agrégation, seul leur « design » est différent. Le diffuseur de phéromone doit être renouvelé environ tous les 3 mois. Il est recommandé de relever, compter les charançons, les détruire et nettoyer le piège hebdomadairement.

La courbe de suivi du taux de capture dans le temps permettra d’optimiser la fréquence des traitements d’imprégnation du coeur pour les stratégies S1 et S2.

Le piège doit être disposé au minimum à 25 mètres d’un palmier afin d’éviter d’attirer le charançon directement dans le palmier. (Surtout ne pas placer le piège comme sur la photo ci-dessous au pied du palmier !)

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