Stratégie de traitement n°3 : Endothérapie

Mise en œuvre possible uniquement par une entreprise agréée

Protocole S3 

Le traitement pourra être réalisé entre le 1 er mars et le 15 novembre (arrêté ministériel du 30/06/2016) .  La période optimale étant cependant le printemps. Il consiste en une seule injection dans le stipe du palmier d’un total de 21 ml d’une solution d’émamectine benzoate à l’aide d’un pistolet applicateur. L’injection s’effectue via 4 trous de 6 mm percés à hauteur d’homme et positionnés de façon hélicoïdale et répartis dans les 4 quadrants du stipe. La profondeur du trou est d’environ 1/3 du diamètre du stipe avec un minimum de 15 cm de profondeur. Pour les petits sujets, l’injection doit s’effectuer au minimum à 50cm de la base de la couronne. Ce traitement est réservé aux palmiers ayant un stipe de 1,50 m de haut au minimum et de 45 cm de diamètre au minimum.

Après injection, les orifices seront obturés par un bouchon en plastique pour garantir l’étanchéité. Seul un applicateur agréé par la société Syngenta, commercialisant le produit et sa mise en oeuvre, peut intervenir.

Dosage  par palmier 

Injection totale par stipe de 21 ml de solution d’émamectine benzoate dosée à 95 g/l  soit donc 2g de produit pur par palmier. Des essais ayant montré que ce dosage permet une concentration optimale d’émamectine dans les palmes, mesurée 15 jours après l’injection. Cette concentration est d’environ 4x celle utilisée en général lors des traitements des cultures en pulvérisation d’émamectine (traitement du vers des grappes de raisins par exemple).

Mode d’action 

L’émamectine benzoate est utilisée sous une forme micro-émulsionnée dans une solution de glycol (le Dowanol) permettant son passage dans la sève du palmier. La rémanence dans la sève du palmier est d’environ 1 an. Agit par contact et par ingestion. L’émamectine benzoate se fixe au niveau du système neuromusculaire des larves ou des adultes (charançons et papillons) provoquant une paralysie rapide et la mort en quelques jours.

Précautions d’emploi

Aucune intervention ne devra être réalisée sur le palmier pendant 24h après l’injection.
Avantages

Facilité, rapidité de mise en œuvre. 1 seule intervention annuelle à hauteur d’homme (+ une coupe d’inflorescences). La toxicité de l’émamectine reste confinée dans le palmier. Le traitement permet de cibler à la fois le charançon et le papillon.
Le coût de l’injection par palmier est standard et ne dépend donc ni de la configuration et l’accessibilité, ni de la hauteur du stipe.

Inconvénients

Autorisation plus récente du traitement (arrêté du 24/03/2014) ce qui implique un moindre recul concernant les résultats. L’ANSES a indiqué que la préparation devra être reformulée en supprimant l’adjuvant THFA, et que la survie des palmiers à long terme devra être évaluée. Nécessité d’une intervention supplémentaire pour couper les inflorescences (Arrêté du 25/03/2014). Risque d’affaiblissement mécanique du stipe en cas d’injections répétées sur plusieurs années. Il est recommandé de se limiter à un maximum de 3 traitements par palmier.

Cette stratégie est uniquement préventive. Pour des palmiers déjà infestés, ceux-ci devront préalablement être assaini (Voir le Protocole 1) avant de pratiquer l’injection.

Coûts

Les coûts sont établis par le fabricant (et non par l’applicateur) avec une dégressivité selon le nombre de palmiers à traiter simultanément. Par exemple :
258 € ttc par palmier (Pour 1 à 4 palmiers)
222 € ttc par palmier (Pour 5 à 19 palmiers)
192 € ttc par palmier (Pour plus de 19 palmiers)
Il faut y ajouter les frais engendrés par l’obligation de retirer les inflorescences dès le début de la floraison. Cette intervention est indispensable pour la sauvegarde des pollinisateurs.